Ils s'appellent Philippe, Marie-Lise, Julie, Pierre, Carine, Alain... Ils sont médecins, aides à domicile, infirmiers, secrétaires médicales, pharmaciens, comptables… Pendant le confinement, tous les salariés Filieris se sont mobilisés pour assurer la continuité des soins et venir en renfort des autres acteurs de santé dans les territoires. Découvrez leurs témoignages.
Depuis le début de l’épidémie en France, Filieris s’est pleinement investi dans la lutte contre le coronavirus, fidèle à sa mission en tant que groupe de santé. Au plus fort de la crise sanitaire, tous les salariés Filieris se sont mobilisés, en première ligne dans nos établissements de santé, au domicile des patients ou en télétravail. Ils nous racontent leur vécu de cet épisode inédit.
Nous vous proposons de découvrir ci-dessous leurs témoignages ; aujourd'hui, Catherine et Johann racontent leur expérience.
Philippe, médecin généraliste au centre de santé de Wittenheim (68)
Le centre de santé dans lequel j’exerce se trouve à moins de 5 km de Bourtzwiller, le quartier de Mulhouse où a eu lieu le rassemblement évangélique, d’où semble être partie l’épidémie de Covid-19 en France. Suite aux informations venues d’Asie au sujet de l’épidémie de coronavirus, j’ai affiché sur les portes du centre de santé les recommandations officielles en cas de retour de voyage avec de la fièvre. Nous sommes déjà au beau milieu d’un gigantesque cluster, sans le savoir.
Au plus fort de la crise, les matinées s’égrènent au rythme des téléconsultations et des rendez-vous avec les patients nécessitant d’être examinés, tandis que les après-midi sont consacrés aux visites à domicile et en Ehpad, pour les cas souvent les plus graves. Durant ces visites, nous mettons nos surblouses dans les rues désertes et c’est en tenue de chirurgien que nous entrons dans les maisons.
La grande majorité des patients respecte les nouvelles règles et je suis touché que beaucoup s’inquiètent pour moi, me demandent comment je vais.
Dominique, service Affaires Générales de Freyming-Merlebach (57)
En contact permanent avec la Direction, ma mission consistait à trouver le matériel de première urgence (masques, solution hydro alcoolique, gants, oxymètres et thermomètres sans contact), constituer un stock régional pour ensuite en assurer la distribution auprès de tous nos professionnels de santé et agents (administratifs et ouvriers) présents sur tous les sites.
Je me rappelle, la personne qui est venue un matin me ramener une dizaine de masques FFP2 en disant que son mari les avait dans son atelier et qu’ils pourraient nous servir.
Marie-Lise, en charge des sites Filieris de Bourgogne, dont l’Ehpad Germaine Tillion de Montceau-les-Mines (71)
C’est dur mais nous tenons le coup, malgré un scénario en montagnes russes : l’ascenseur émotionnel fait de grandes montées et de grandes descentes liées à l’attente des résultats de tests et des événements habituels dans un Ehpad, qui prennent une toute autre dimension en ce moment. Tout est exacerbé. L’esprit d’équipe est un moteur essentiel face à ces situations inédites et inconnues. Les familles sont aussi, pour notre part, très compréhensives. Elles nous témoignent leur soutien à travers des petits mots réconfortants, nous indiquant qu’elles pensent fort à nous, nous remerciant de ce que nous faisons pour leurs parents, également en nous apportant des douceurs.
Julie, psychologue, Equipe Mobile de Soins Palliatifs de Moselle Est (57)
Nous avons pris l'initiative de signer une convention avec le centre 15 qui nous permettait d'être contactés lorsque le médecin régulateur jugeait inapproprié le transfert du résident aux urgences et ainsi ne pas laisser les Ehpad sans réponse médicale.
Barbara, Service d’Aide et d’Accompagnement à Domicile, Metz (57)
Je gère une équipe d’environ 35 aides à domicile. Je sais qu’elles se sont donné du mal, elles ont respecté les gestes barrières, se sont bien protégées et ça a payé. Je pense qu’il faut vraiment les mettre en avant et dire qu’on a eu de la chance.
Pierre, médecin spécialisé en médecine physique et de réadaptation à l’établissement de Freyming-Merlebach (57)
J'ai renoué avec une autre facette de mon métier de médecin, en étant confronté à la fin de vie, à l'isolement, au stress, à l'accompagnement, à l'urgence, à l'incertitude...
Malgré mes craintes initiales, j’ai alors proposé mon aide et suis intervenu pendant de très longues semaines au sein de l’unité Covid de l’établissement. J’ai été alors confronté à d’autres problématiques que celles que je rencontrais habituellement dans mon secteur de rééducation/réadaptation.
Carine, coordinatrice santé publique (62)
Heureusement, j’avais la chance d’être en télétravail pour continuer à avoir un minimum de contacts humains, même numériques. Même si cela ne remplace pas l’ambiance avec les collègues ! Etonnamment, de nouveaux projets comme le Pôle Solidarité, m’ont permis de travailler avec des collègues d’autres services que je côtoyais peu auparavant, comme la direction informatique.
Franck, pharmacien assistant, pharmacie de Wallers (59)
Dès l’annonce du confinement, les patients ont déserté nos comptoirs et ont demandé à bénéficier du service de portage à domicile, mis en place par Filieris depuis plusieurs années déjà. Habituellement, les personnes les plus valides se déplacent une fois par mois à la pharmacie, pour leur traitement mensuel.
Ce n’était plus le cas et cela s’est traduit par des appels téléphoniques très nombreux, un temps important consacré aux ordonnances liées au portage. Le nombre de portages a d’ailleurs augmenté de 30%.
Camille et Caroline, dentistes au centre de santé dentaire de Oignies (62)
Je faisais des consultations téléphoniques, envoyais des ordonnances si besoin, ou adressais au service de garde si le patient devait être vu rapidement par un dentiste. J’ai été de garde deux fois, la première pour assister ma consœur, la seconde en tant que soignant.
Romain, médecin généraliste au centre de santé de Lens (62)
Comme de nombreux confrères, je réponds présent à la demande de participation de tours de gardes au sein du centre ambulatoire dédié Covid du CH de Lens. Celui-ci répond à une double mission de santé publique : protéger les patients et les soignants de toute contamination grâce à un respect des règles d’hygiène et dans le même temps, la possibilité de réaliser des tests de dépistage sur place. En parallèle, je poursuis mon activité ambulatoire classique, en laissant une place plus importante à la téléconsultation, dès qu’elle est possible.
Chantal, Nathalie et Brigitte, lingères à l’Ehpad La Plaine de Scarpe, à Lallaing (59)
C’était assez stressant, car nous ne pouvions pas toujours mener à bien la surcharge de travail à cause de problèmes techniques (machines en panne, priorisations liées au Covid…). Mais nous avons toujours essayé de garder le sourire et d’être les plus réactives possible.
Sandrine, monteuse-vendeuse, magasin d’optique de Bruay-la-Buissière (62)
Après avoir établi un protocole, nous sommes intervenus ponctuellement à tour de rôle au magasin pour des réparations, du service après-ventes et quelques commandes de verres chez certains fournisseurs. Avec Christophe, l’un de mes collègues, nous avons pris part à l’élan de solidarité en fabriquant des visières anti postillons grâce à nos imprimantes 3D personnelles, pour les donner aux soignants qui manquaient d’équipements et à tous ceux qui travaillaient physiquement et qui en avaient le besoin.
Les clients ne peuvent plus essayer directement les montures, on les sélectionne avec eux, et toutes les lunettes touchées sont mises de côté et désinfectées, tout comme les tables de vente ainsi que les chaises après chaque passage.
Philippe, livreur-installateur et Manuel, employé spécialiste, service de vente et de location de matériel médical, à Oignies (62)
Mon travail a changé avec le renforcement du protocole de nettoyage et de désinfection du matériel.
Celine, infirmière au centre de santé de Carmaux (81)
Je n’ai pas hésité une seconde à m’inscrire sur le site Santé publique France pour aider dans la réserve sanitaire, dès le début de l’épidémie en France. Infirmière sapeur-pompier volontaire, j’avais envie de compléter mon engagement et suis partie 1 mois en Guadeloupe, du 1er avril au 2 mai, en mission de réserve sanitaire renfort Covid-19. Ma première mission de réserviste.
Alain, responsable du Pôle prévention et promotion des parcours en santé - P4S (30)
Il y aura un après-Covid-19, basé notamment sur la pérennisation des partenariats ville-hôpital et la coordination des acteurs sanitaires et médico-sociaux du territoire.
Côté suivi des patients chroniques et aidants familiaux, une cellule de soutien psychologique et d’accompagnement des programmes d’éducation thérapeutique des patients et de leur famille a été créée en partenariat avec le CH d’Alès, le secteur associatif du nord du Gard et le pôle prévention et promotion des parcours en santé.
Olivier, Directeur médical national (75)
Durant la crise sanitaire, en tant que médecin, je me suis porté volontaire. Je suis intervenu en renfort sur le terrain dans le cadre d’une mise à disposition. J’ai notamment assuré une consultation de sortie d’hospitalisation Covid-19.
Charlotte, responsable de l’offre ambulatoire à la Direction de l’offre de santé (75)
Travaillant au pilotage de l’offre de santé, les échanges avec nos structures de soins sont fréquents. Il faut trouver le bon équilibre entre le trop d’informations et le trop peu. Notre rôle au siège est aussi d’avoir le maximum d’informations, de directives de l’assurance maladie ou du ministère le plus tôt possible. J’essaie également de soutenir les équipes en région en trouvant des dons d’équipement de protection auprès d’entreprises, une tâche difficile mais j’ai ainsi le sentiment de participer à l’effort collectif.
Grâce à Charlotte, la crêperie Ar Vilin Goz (Côtes-d’armor) a offert un stock de protections aux soignants du centre de santé Filieris à Lens (62).
Gabriel, responsable du service logistique au siège (75)
Durant le confinement, j’ai été amené à me rendre régulièrement au siège afin de récupérer le courrier et m’occuper de la gestion des prestataires (notamment, par exemple, pour la désinfection des locaux). J’ai été impressionné, durant les trajets, de voir Paris vidé de ses passants, sans circulation, sans voitures, pour la première fois.
Mélissa, aide à domicile (57)
Durant les deux premières semaines, c’était beaucoup de stress. J’ai eu la chance de n’avoir aucun cas parmi mes patients. J’ai ensuite relativisé. Il fallait respecter les gestes barrières avec le port du masque, des gants… Mes collègues et moi avions peur de contaminer nos patients qui sont des personnes fragiles. Lorsque j’arrivais, ils me posaient beaucoup de questions et nos conversations tournaient toujours autour du Covid. Il fallait les rassurer.
Nicole, aide à domicile (57)
J’ai dû expliquer aux familles pourquoi elles ne pouvaient plus venir voir leurs proches, au début elles ne comprenaient pas toujours. Par la suite, j’ai constaté que tout le monde respectait les gestes barrières : nous, les familles, les fournisseurs…
Mélanie, responsable communication de la direction régionale du Nord (62)
Il a fallu mettre de côté les dossiers de tous les jours pour se consacrer exclusivement au Covid-19 pendant 2 mois. Cette période demande de s’adapter en permanence et de faire preuve d’une grande réactivité. Participer à la gestion d’une crise est une première pour moi, je prends cela comme un défi, une expérience enrichissante. Avec du recul, la période a certes été compliquée à gérer psychologiquement mais elle a permis de faire naître de belles initiatives (pôle solidarité, COVIpsy…) dans des temps records.
Catherine, médecin coordonnateur MPR, établissement de santé de Moselle-Est – site de Freyming-Merlebach (57)
Actuellement les équipes sur site, tant sur les secteurs de soins que dans les fonctions transverses et administratives, sont fatiguées mais elles continuent à se remettre en question, chaque jour, pour s’adapter à la situation.
Johann, service comptabilité au centre de santé Les Équipages à Montceau-les-Mines (71)
À l’heure où les gestes de solidarité se multiplient, consacrer quelques minutes pour apporter de la chaleur humaine à des personnes isolées représente une manière originale de se sentir utile pour nos aînés. J’ai toujours aimé aider les gens donc il me semblait normal de me porter volontaire pour le Pôle solidarité (des salariés appellent des résidents pour discuter, une initiative mise en place pendant le confinement).
Les appels se passent très bien, même si quelques difficultés de compréhension peuvent parfois subvenir. Les personnes que j’appelle sont très réceptives et l’accueil est vraiment chaleureux. Le plus compliqué pour moi a été de me fixer des jours d’appels pour simplifier mon organisation. Concernant les sujets de conversation, tout s’est enchainé naturellement même si au départ il ne parait pas évident d’appeler spontanément des inconnus, mais savoir que cela rend heureux des personnes m’aide à me sentir bien.
Philippe, responsable des résidences autonomie, et Jean-François, coordinateur des résidences autonomie (62)
Les résidents sont notre priorité et les équipes ont fait en sorte de leur apporter un maximum de satisfaction. Depuis le mois de mars, nous avons été épaulés par la cellule de crise du pôle Établissements pour la mise en place des protocoles sanitaires, mais aussi pour répondre aux inquiétudes du personnel sur la prise en charge de nos résidents.
Le plus dur a été de gérer l’incompréhension de certaines familles et de quelques résidents durant le confinement, avec des difficultés pour faire appliquer les consignes de sécurité.
Annick et Fulvia, aides-soignantes au SSR (Service de Soins de suite et de Réadaptation) le Bois de La Loge (59)
Cette épreuve a renforcé un esprit d’équipe déjà existant. Aujourd’hui, nous sommes rassurées que cette crise soit atténuée, mais nous craignons le retour d’une deuxième vague.