Aurore, aide-soignante et Sandra, infirmière, travaillent au sein du service de soins infirmiers à domicile de Saint-Florent-sur-Auzonnet, dans le Gard. Intervenant auprès de personnes fragiles, elles veillent strictement au respect de mesures barrières pour les protéger. Elles nous racontent leur quotidien en ces temps d’épidémie de Covid-19.
Combien de patients suivez-vous ?
« Nous suivons une cinquantaine de patients en tout en ce moment. Chaque aide-soignante peut avoir jusqu’à 8 patients à suivre tout en sachant que l’on effectue 2 à 3 passages par jour y compris les tours des infirmières. Nous assurons beaucoup de soins d’hygiène de confort : douche, coucher, mais aussi la préparation du petit déjeuner qui est exceptionnelle avec le Covid puisque les personnes âgées sont seules. »
En quoi l’épidémie de Covid-19 a-t-elle un impact dans vos interventions ?
« Les patients que nous voyons en ce moment sont dans la moyenne d’âge 85- 95 ans. Ils font donc partie naturellement des personnes à risque qui doivent être protégées. Nous mettons beaucoup plus de temps lors de nos interventions, notamment pour récupérer et préparer le matériel de protection individuelle, comme les masques, les blouses, les lunettes et le gel hydro-alcoolique. Il faut aussi désinfecter le véhicule en fin de service. Ensuite, il y a la crainte de contaminer les personnes de notre famille. »
La relation au patient est-elle modifiée avec l’épidémie ?
« Parfois, avec le masque, les patients ne nous reconnaissent pas et c’est plus compliqué pour ceux d’entre eux qui sont malentendants ou malvoyants. C’est très difficile puisque c’est un métier où l’humain compte beaucoup. Certains patients vivent mal l’isolement, ils ne comprennent pas que leurs enfants aient peur de venir les voir. Au final, ils ne comptent que sur le personnel à domicile. D’autres pensent qu’ils n’ont pas à mettre le masque puisqu’ils ne sortent pas et ne voient personne. Les familles ont parfois du mal à respecter la distanciation sociale et le port du masque et n’ont pas conscience que ce comportement met en danger aussi le personnel qui intervient à domicile. Pourtant, un travail de sensibilisation au respect des gestes barrières a été fait. Nous ne pouvons intervenir que si ces gestes barrières sont respectés. »